lundi 18 janvier 2010

Bonnie and Clyde



Ya certaines fois où je m'étonne. Aucun jugement, attention. Mais on est obligé de remarquer que le livre politique a de l'avenir. Non pas que ce soit une découverte, mais force est de constater que ca marche plutôt bien dans le secteur-ne me dîtes pas que vous n'avez pas vu, comme moi et comme tout le monde : Balladur, Chirac, Jospin, Giscard-pardon pas Giscard, Pasqua...Tous ont publié un livre, leur livre, comme si, non content de nous faire vivre leurs conneries, ils voulaient nous les raconter. Et comme si on avait pas déjà assez avec Marc Levy et Anna Gavalda.


En parlant de roman de gare, je crois qu'il faut donner au livre de Patrick Balkany une place particulière dans ce bourdonnant paysage de l'édition. Entre récit politique et confessions intimes, le maire de Levallois parvient à créer un genre unique, rempli d'anecdotes croustillantes d'un vieux loup de la politique, qui s'est fait dépuceler par Brigitte Bardot dans ses années érotiques où la blondeur de ses cheveux sauvages s'étalait dans un lit encore fumant de ses derniers ébats, et où elle interrogeait Piccoli pour lui demander si il aimait ses fesses,

Franchement, Monsieur Balkany, chapeau. Certes, il est vrai qu'en matière de drague d'icônes du glam, les antécédents politiques existent-ne serait ce (et ce n'est pas peu) qu'avec votre meilleur pote Sarko et sa top model de femme. Là aussi, c'est du haut niveau, mais, je vous le dis comme je le pense, ca ne vaut pas ce que vous avez fait. Draguer Carla et réussir à se la taper, c'est comme de jouer au tennis sans filet, de faire les mots-croisés en regardant les solutions, il n'y a aucun mérite. Attention, je n'ai pas dit que Carla était une fille facile. Je remarque seulement que la moitié de Woodstock et de l'Actor's Studio lui est passé dessus, et qu'un coeur gros comme ça, on n'en trouve plus qu'à Emmaus ou à la Croix Rouge.


Donc chapeau, Balkany. A l'époque en plus, le jeune Patrick n'a que sa réputation d'acteur et son physique de jeune premier, l'un comme l'autre assez précaires, pour toute arme. Pas encore de brillante carrière politique du chevalier blanc de la droite reprenant Levallois aux communistes comme Jérusalem aux Sarrazin. Pas encore de douce Isabelle pour veiller sur sa destinée et l'aider dans ses basses-oeuvres, tel les Bonnie and Clyde de la politique.

Bonnie and Clyde ? Tiens, c'était une chanson, ca ! Vous vous rappellez ? C'était Gainsbourg...et Bardot.

Vincent Peillon m'inquiète


Ya certaines fois où je m'inquiète. Plus précisément, où Vincent Peillon m'inquiète. L'autre jour, sur le plateau du Grand Journal du corrosif Denisot, il fallait le voir se débattant entre les attaques de l'accent escarpé d'Apathie, les accusations virulentes de Duhamel déjà bien remonté de s'être fait choper à griller un feu rouge en scooter et le coup de fil d'Arlette...On aurait dit le plateau de Delarue ou de Courbet : "Oui, ce ne sont pas des méthodes, franchement vous n'avez pas le droit d'utiliser le mensonge, attendez une minute ya Fillon qui m'appelle, je disais donc, c'est inadmissible..."On n'y comprenait rien.

Je vois mon beau-frère, qui s'y connait en matière d'annulation de dernière minute, (Il est traiteur, mon beau-frère- si je vous disais le nombre de fois qu'on l'a appellé au dernier moment pour lui dire qu'on avait plus besoin de lui, alors qu'il avait tout préparé)-donc mon beau-frère, il me disait l'autre jour : "Moi, j'aurais fait comme Arlette Chadot -Chabot, je lui corrige-comme Arlette Chabot, dire qu'il allait venir et en fait pas venir, c'est scandaleux, pour un homme politique en plus, franchement faut pas mettre la charrue avant les boeufs" (Je n'ai pas encore compris pourquoi il s'était senti le besoin de ponctuer de ce proverbe son intervention déjà lourde de conséquences, mais j'avais saisi l'intention.)

Le fait est que Peillon a pêté un plomb. Pour une fois qu'il y a un socialiste intelligent, docteur en philo, qui collectionne pas de montres, qui n'a pas été débauché par le DRH du PS, bien coiffé, cravate, costume et tout, voilà qu'il pête un plomb. En fait, je crois que Peillon a fait ce qu'on appelle dans le jargon un "complexe Royal" : la dernière fois, il organise son meeting, dans sa salle, ses militants, son vin blanc à la sortie, ses poignées de mains, et paf, qui débarque, la Ségo, qui passait par là dans l'étude d'un projet d'annexion de la Bourgogne à sa Poitou-Charente de région. "C'est pas compliqué, s'est dit Peillon, si elle dit pas qu'elle vient, qu'elle vient quand même et qu'on parle plus d'elle que de ceux qui ont été vraiment invités; moi, je vais faire l'inverse, j'ai qu'à dire que je viens, et en fait non ! Je viens pas !". L'idée, c'est vrai, n'était pas bête. D'ailleurs, Peillon en a parlé à Martine, alors occupée à préparer des canapés au jambon et à repeindre les murs de la rue de Solférino pour sa prochaine conférence de presse et qui lui a dit : "Ok mon Vincent, pas de problème pour France 2, fais ce que tu veux, tiens pendant que t'y es, prépare moi le beurre pour le pain-surprise, merci."

Que dire après tout ça ? Franchement, la psychiatrie lourde, on se sait plus de quelle côté elle est....A sa décharge, faut dire que c'était Arlette Chabot, pas Mélissa Theuriau. Et puis, il a un livre à vendre, Peillon. Dans toutes les bonnes librairies (il y en a une à côté du traiteur de mon beau-frère).